Hélène Royer
Psychologue Lyon 6

« Un manipulateur est quelqu'un qui se nourrit des conflits qu'il crée. Il provoque les gens et il les pousse à bout. Il ne s'arrêtera que lorsque vous serez sorti de vos gonds, que vous aurez hurlé ou que vous vous serez effondré en larmes [puis recommencera]. Si vous coupez nette la discussion quand vous sentez monter l'enervement. Vous repérez vite son manège. C'est utile à savoir »

Christel Petit Collin, Je pense mieux, Ed. Guy Trédaniel, 2019, p. 216.

Équipement et protection des enfants

Equipement et protection des enfants face aux attaques manipulatoires/perverses et/ou au S.A.P.
- par Hélène Royer, psychologue -

1. Afin que l’enfant commence à développer un premier niveau de discernement, ne prenne pas (tout) ce que fait et/ou ce que dit l'autre parent au pied de la lettre. 

En cas de perversion ou de manipulation consciente et/ou inconsciente dire à l’enfant que l’autre parent « Exagère parfois » afin d’équiper l’enfant d’un premier filtre (sans juger l’autre parent). 

En cas de psychose dire à l’enfant que l’autre parent « dit parfois des choses bizarres » afin de la même manière de l'équiper d’un premier. filtre (sans juger également l’autre parent). 

 

2. Leur apprendre au plus tôt, naturellement, les dangers de la maison. Car la plupart des parents manipulateurs et/ou immatures, égocentrés, délaissent leurs enfants, au nom paradoxalement de leur autonomisation, dans une ingérence des enfants, pouvant ainsi les laisser très souvent livrés à eux-mêmes. Leur apprendre également à nager tôt car ils sont parfois laissés seuls près d’une piscine par le parent au fonctionnement immature et/ou aliénant. 

 

3. Apporter suffisamment de RAS (Reconnaissance, Amour, Sécurité) à l’enfant avec sincérité, justesse, dans des contextes naturels, adaptés. Compenser ainsi ce que l’autre parent ne leur offre pas voire déprécie, dénigre. 

 

4. Dire aux enfants « qu’ils peuvent parler de ce qui ne va pas à toute personne de confiance à l’école, entre amis, en famille et/ou parmi les professionnels à leur disposition ». Ceci, afin de leur apprendre à solliciter des personnes ressources de confiance parmi celles proposées/nommées/évoquées et celles non évoquées (dans le cadre d’une enquête sociale par exemple), afin d’ouvrir ainsi pour eux plus grandement le champ des possibles face aux cadres limitants imposés par le parent aliénant et/ou immature. 

Leur permettre par là-même de développer leur discernement à reconnaître les personnes dotées d’une clairvision, non manipulables. 

 

5. Leur transmettre progressivement les techniques de neutralisation (cf. la fiche n°1) adaptées à leur niveau de conscience et à leur âge réel et affectif. 

 

6. Leur transmettre des idées, des astuces afin qu’ils développent des compétences pour être, discrètement si nécessaire, solidaires entre frères et sœurs lorsqu’ils sont en présence du parent aliénant et/ou immature. 

 

7. De nouveau : ne pas juger le parent aliénant et/ou immature (au fonctionnement pathologique). Plus précisément : ne pas le positionner à travers votre discours sur un/le banc des accusés. Laisser ainsi ce banc des accusés vide. En sus, ne pas se visualiser soi-même sur ce banc des accusés (de part les accusations implicites, explicites, insidieuses et/ou répétitives de cet autre parent). Je suis un guide pour l’enfant. 

 

8. Nommer/formuler aux enfants ce qui est normal ou pas, ce qui est adapté ou pas, ce qui est respectueux ou pas, des attitudes et comportements de l’autre parent (de nouveau sans juger le parent aliénant et/ou immature). Qu’est-ce que la normalité ? Qu’est-ce que la marge d’équilibre ? Où commencent et s’arrêtent les nuances selon les contextes ? Qu’est-ce qu’un discours paradoxal ? 

 

9. Permettre à l’enfant, lorsqu’il est sous votre responsabilité, de quitter la posture de survigilance, de sentinelle, de suradaptation voire de parentalisation qu’il adopte nécessairement en présence du parent aliénant et/ou immature. 

Offrir à l’enfant la possibilité de récupérer les doses d’affection, d’attention, de jeu, de laisser-aller, de connaissance de soi, de spontanéité, auxquelles il n’a pas accès, desquelles il est privé, avec le parent aliénant et/ou immature. Lui faire ainsi ressentir qu’il a le droit d’être lui-même en votre présence, d’être libre en présence de l’autre. Lui permettre si nécessaire de régresser en votre présence. 

 

10. Transmettre à l’enfant des astuces pour l’aider à sortir du triangle de Karpman (cf. la fiche n°1). Développer ainsi sa posture de témoin-conscient-participant. 

 

11. Développer la notion d’altérité chez l’enfant. Il y a autant de points de vue qu’il existe d’individus. Il n’y a pas de choses nulles et excellentes : il y a des goûts différents des choses que l’on apprécie/que l’on aime ou que l’on apprécie pas/que l’on n’aime pas : tels les styles musicaux, vestimentaires, les loisirs. On a le droit de ne pas avoir de bonnes notes en classe dans une matière. On a le droit de pratiquer par exemple une activité sportive pour le plaisir sans vouloir être le/la meilleur/e. 

 

12. Apprendre à l’enfant à créer des “flèches verbales” ou messages précieux. Cf. les ouvrages et vidéos YouTube d’Emmanuelle Piquet. 


Cf. en complément l’article de Christel Petitcollin sur le S.A.P. : https://www.psychologies.com/Couple/Crises-Divorce/Enfants-et-separation/Interviews/Alienation-parentale-se-proteger-d-un-manipulateur

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